THE JOKER OR THE TRUE HERO OF GOTHAM

« Lorsque nous sommes jeunes nous aimons les super-héros, mais adultes nous comprenons les méchants ». Je ne me rappelle plus trop sur quel statut j’ai lu cette phrase. Elle m’a bien fait rire. Car la vraie question est de savoir si le Joker présenté comme tel dans le film était-t-il un méchant ?

Cry me a river

Une mère souffrant de délires. Une enfance difficile et douloureuse. Un handicap mental. Le mépris et le rejet social. Telle est la recette pour obtenir un criminel du standing du Joker. Loin du génie du mal qui affronte constamment Batman, nous nous sommes retrouvés face à un être sur qui le sort semblait s’acharner. Que demandait-il ? Rien que du bonheur. Rien que tout ce que nous recherchons tous. Mais sa différence a fait de lui un pestiféré. Une personne que l’on regarde avec commisération. Qui n’existe que pour nous montrer que nous avons de la chance d’être bien portant. Nous sommes dans une société qui nous demande d’être uniques mais qui en réalité ne supporte pas la différence. Voyez-vous il y’a de ces différences qui dérangent. Qu’on ne comprends pas. Qu’on ne veut tout simplement pas côtoyé. Alors que fait-t-on ? On les ignorent. On les marginalisent. On les maltraitent. Puis après on s’étonne qu’ils décident de nous faire payer. Nous avons nourri la bête. Désormais acceptons d’être traqué.

C’est sûrement ce que je dirais si je me laissais aller à la tentative d’humanisation du Joker. Car là est tout l’enjeu du film. S’il est comme ça c’est à cause de…  c’est la faute de….

 Analysons de quelle manière nous en sommes venus à vouloir « comprendre » le Joker.

L’humanisation du monstre

Qu’il y’a-t-il de plus humain que la souffrance ? La faiblesse ? L’injustice ? La solitude ? Le rejet de tous ? Le sentiment de ne pas être à sa place ? Comment ne pas prendre en pitié un être qui a autant souffert ? Et c’est ainsi qu’on arrive à dire que l’on comprends les méchants. Parce qu’après tout c’est la faute des circonstances. Le Joker n’a été que la victime d’une mauvaise mère. La victime d’une société hypocrite et indifférente. Il est la victime de la méchanceté des autres. Je pourrais même dire que le Joker est un monstre que nous avons créé. C’est notre enfant. L’enfant de la société… C’est notre vilaine blague de fin d’année.

The Joker vengeur, pas un méchant

Une des choses subtiles qui ait été faites dans le film c’est qu’à aucun moment du film (nonobstant la fin) le Joker n’a tué une personne qui n’avait pas été « méchante avec lui ». Il ne s’en est pas pris à des innocents. Toutes les personnes qu’il a tué lui avaient fait du mal. Quoi de plus humain que de chercher à se venger des personnes qui nous ont blessé ? Le Joker n’a pas réellement été un méchant dans le film. Je me demande quelles auraient été les réactions si dès le début il s’était mis à tuer des enfants, des civils innocents. Le comprendrait-on toujours ? Fascinerait-t-il autant ? Soyons véridique….

Smile, happiness doesn’t count

Souvent, nous associons le bonheur au sourire. Ou encore la bonté du cœur, la gentillesse ou la sympathie au sourire. Pour être quelqu’un d’apprécié, de sympa il faut sourire. Pour être heureux il faut sourire. THE JOKER est la preuve que bien des sourires cachent des cœurs vides. Froids. Ou tout simplement malheureux. Être heureux va au-delà d’un sourire. C’est peut être tout simplement accepter sa nature. Arthur était malheureux car il ne pouvait être ce qu’il a toujours voulu être : THE JOKER. Lorsque le psychopathe, le génie du mal a fait son apparition il a arrêté de se battre contre lui-même . Ses sourires n’étaient plus factices. Il était heureux. On ne fait pas semblant d’être heureux. Et si on croit le faire on ne trompe qu’une personne en réalité et c’est nous. Stop faking smiles.

  Mais pour le bien de notre société si des personnes se sentent des pulsions meurtrières, prière de bien vouloir vous contrôler 😂.

The true hero

J’ai encore cette scène en mémoire. Le Joker debout sur cette voiture, acclamé par la foule en délire qui scande son nom. Des centaines de personnes qui sortent dans les rues pour manifester contre une société qui les étouffent, qui les piétinent. Loin du méchant dans Batman, Joker est présenté comme le catalyseur de la « révolte des gueux ». Pour ces marginaux c’est LE héro. Ce qui m’amène à demander qui de Batman ou du Joker est le vraie héro de Gotham. Il faut dire que j’ai compris avec ce film qu’un héros n’est pas forcément celui qui fait les  » bonnes choses ». C’est une personne qui est aussi vue comme tel par les autres. Encore que la notion de bien et de mal est assez relative si on n’y regarde de très près. Si être un héro ce n’est pas forcément faire le  « bien » alors qui de Batman ou du Joker est plus représentatif des citoyens de Gotham ?

Le portrait d’un psychopathe narcissique

« Maintenant je sais que j’existe » . Le Joker apparaît comme une âme torturée en quête de reconnaissance. Ses crimes seront une façon pour lui de s’affirmer. Le Joker est un narcissique tantôt affirmé, tantôt caché. Mais durant tout le film tout tournait autour de la façon dont il pourrait obtenir de la reconnaissance. Il veut être vu et entendu et s’il faut tuer pour, il le fera. Cette façon d’assumer son côté sombre lui donne un certain charisme, un certain charme. Le génie du mal est né. Narcissique et psychopathe (sans aucune empathie).

La juriste en moi trouve le Joker fascinant. Je me demande naturellement si on peut plaider sa maladie mentale et l’indifférence sociale pour l’acquitter de ses crimes. Mais d’un autre côté je me rends compte d’une vérité le concernant. Arthur est mort il y’a bien longtemps. Arthur était malade et avait besoin d’aide. Le Joker lui est bien vivant. Et si aide il y’a besoin, c’est Gotham qui doit en recevoir.

 Et vous ? Pour ou contre l’absolution du Joker ?

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer